Chirurgie des fractures de l’enfant / POURQUOI LA CHIRURGIE EN PARTICULIER ?
Le traitement des fractures chez l’enfant paraît souvent plus simple que chez l’adulte en raison de la rapidité de la consolidation et surtout du potentiel de remodelage observé chez l’enfant.
Un chirurgien expérimenté et vigilant s’aperçoit rapidement que les enfants sont bien différents des adultes et que le traitement de leurs fractures va volontiers dépendre
- de l’état de l’enfant avant l’ « accident »,
- de mécanismes propres aux lésions traumatiques de l’enfance,
- de la réaction au traumatisme, et
- des problèmes de traitement et des complications
propres à cet âge.
En dépit du fait que la prise en charge des fractures de l’enfant soit en règle non chirurgicale, il importe de bien en connaître les exceptions, où la prise en charge chirurgicale est
- indiquée,
- souhaitable, ou
- discutable.
Le traitement par abord direct chirurgical est indiqué dans certains cas de fractures intéressant la « physe » ou cartilage de croissance
- en cas d’incongruence articulaire, quand la réduction sans ouvrir (« orthopédique ») n’a pas permis une réduction satisfaisante, et
- toutes les fois, où la réduction anatomique accroît les chances d’une croissance normale au niveau du cartilage de conjugaison.
Le traitement par abord direct chirurgical est prôné toutes les fois où une réduction est indiquée pour récupérer une fonction normale : par exemple en cas de fracture déplacée des deux os de l’avant-bras, chez un adolescent adulte.
Le traitement chirurgical est à envisager chez l’enfant, en cas de traumatisme à impacts multiples toutes les fois où la contention de fractures de gros os longs peut être bénéfique en termes de soins infirmiers et de protection des poumons.
La chirurgie serait aussi à envisager dans certains cas, chez l’enfant atteint de fracture de gros os long (diaphyse du fémur avant tout) en cas de lésion associée encéphalique tant soit peu sévère.
Quant à l’indication relative de réduction par abord chirurgical et d’ostéosynthèse, avec l’idée de réduire le “stress” de l’enfant ou des parents, lié à la durée de l’hospitalisation, il s’agit d’une indication des plus discutables, en règle.
L’exemple classique désormais est celui du garçon âgé de 13 ans, voire volontiers plus jeune, atteint de fracture isolée fermée de la diaphyse du fémur qui consoliderait volontiers sans fibrosarcome, en traction transosseuse, puis pelvi-pédieux, traitement au plus de 3 à 6 semaines et non 8 et plus, comme l’affirment les partisans de la chirurgie dans ce cas.
De fait, l’enclouage endomédullaire “à foyer fermé” pour ses partisans permet une reprise rapide des mouvements, la sortie d’hôpital en quelques jours et le retour à la maison et à l’école dans la semaine…
Nous avons su apprécier exceptionnellement cette indication en cas d’osteogenesis imperfecta.
Je passe enfin sous silence les indications vécues et subies, de plaque ostéosynthèse en urgence chez le tout petit afin qu’il ne soit pas vite abandonné, par ses parents, à l’hôpital...
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